mardi 22 mai 2018

Le liseur de Sibylle de Montigny

compte rendu de la pièce de théâtre Le liseur du 6H27



La mise en scène et l’un des rôles est tenue par Sibylle de Montigny (avec l’aide de Jessica Boutan Laroze et l’empreinte tempérée et élaborée de chaque actrice et chaque acteur)

Il s’agit d’une idylle (Théocrite) forme déjà moderne du théâtre alexandrin eu égard le classicisme des comédie et tragédie grecques soumises aux exigences devenues dogmatiques d’Aristote

Il s’agit en même temps aussi d’une chrestomathie (rassemblement ou présentation pseudo-anthologique de textes), mais dans l’agencement de l’idylle (on en est là) qui permet un suspense léger et un établissement de la possibilité de relecture ou mise en abîme

Il s’agit en même temps d’un théâtre qui ne serait pas sans rappeler, par un je ne sais quoi de balthusien (des physionomies, costumes et manières), le théâtre de société des Klossowski dont faisait état Michel Butor, mais sous une modalité d’efficacité souple, florale, rajeunie par une sapience qui est l’apanage des jeunes


Nous venions de traverser Paris dans la liesse de l’insurrection, les chauffeurs de bus jouaient à changer les parcours, les gens étaient perplexes mais malgré le fait de devoir changer de bus et faire des parcours surprenants et consacrer un peu tous là, vieux ou pas, un peu de notre temps à sentir la force insurrectionnelle de la classe ouvrière (au sens strict ou pas) et donc les regards et même les commentaires ont été complices, non sans l’inquiétude des chiens de garde lâchés (anti-émeutes, matons…) mais en fait dans la confiance qu’ils sont moins et plus lâches et bêtes (Macron compris)

Encore un mot, puisque le premier mot de l'oeuvre est d'évoquer les mots comme dires qui font du sens par groupements, et donc un avertissement du contenu foncièrement dans l'air de l'évènement, sur le caractère de tetralemme ou paragramme qui constitue le passage du livre de Jean Paul Didierlaurent à sa mise en scène (permettant une appréhension du caractère incluant, cathartique, politique, radical, purificateur, du carnavalesque ou polyphonique implicite au patchwork de lectures) qui ne peut qu'être accrue par la direction de Sibylle de Montigny

Théâtre Le Funambule, 53 rue des Saules, Paris XVIII
du 7 mai au 26 juin, lundi 19 h 30' mardi 21 h.
réservations : 01 42 23 88 83 www.funambule-montmartre.com

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