lundi 30 juillet 2018

gages, collection, l'art des amis et amies



l'écrivain n'est pas la condition la plus aisée pour le peintre, car il tombe dans l'énormité (appelée blasphème par le fondamentaliste), mais Dali s'y était exercé, Warhol aussi... vous me direz, ce sont des Grands, tu te prends pour qui ? j'en suis là

deux pièces sont anonymes (avec un sceau académique, d'exercice, et un chiffre, mais il m'a été assuré que l'artiste était amie d'un ami - j'ai le droit à y croire) et très belles, des études de mains qui correspondent à la notion fondamentale en dessin, et peinture de composition, de ce que pour la littérature, en Propuestas (...) Italo Calvino propose comme " lo icástico " selon la traduction espagnole que j'ai lu en 1997 et que je n'ai plus chez moi. C'est à dire une concentration de sens dans l'image qui est en même temps singulière (donc, riche) et d'une perception intense qui touche à l'intellectuel (donc, unique et commune en même temps, mais ouvrant sur un champ réflexif )

que l'on soit parvenu (e) à cette concentration de sens, je sais que c'est le travail de plusieurs dessins d'exercice (que je n'ai pas acheté et que mon ami a remporté) mais je me suis senti intéressé à la valeur narrative des deux que j'ai gardé pour la somme dérisoire du prix d'ami, ce qui revient au fait que la monnaie (mon travail a été détourné par mes interlocuteurs dialectiques en commentaire de la notion klossowskienne de monnaie vivante, qui met en échec l'image) relève des affects

la distinction entre argent et monnaie est l'énigme proposé par un vecteur interne dans la culture, et opérer la distinction consiste toujours à des constantes remises en question, car le percepteur qui se tient responsable final d'une vision va rendre perceptible aussi l'Inconscient, et cela suppose une situation fragile car la concentration, à force de faire tampon au ressenti d'injustice (et de l'assomption en soi, sacerdotale et fatale, programmée ) finit par devenir une concentration régressive et il dévient impossible de ne pas donner l'impression qui donnaient dans le Siècle d'Or de la littérature espagnole (siècle long à dater 1492-1700 ) les poètes appelés " obscurs " mais aussi, à cause de leur fréquente bonne disposition à l'étude et la traduction, les "culteranos", car ils citaient et mettaient à la mode de néologismes savants mais futiles (au Mexique - le siècle d'or est trop complexe pour le résumer maintenant mais je garde une auteure clé au féminin, ce qui peu des fois arrivait au seuil de la vraie notoriété pour le domaine professoral - nous avons une oeuvre dans le passé qui monte en intérêt - des poèmes courtois au Rêve et à la pièce d'art sacré El Divino Narciso, qui suppose un univers dont le seul écho possible en Europe serait la construction simultanée des extravagances de Bernini à Rome sous un pape pantin et le bon critère révolutionnaire d'Olimpia, qui est le sujet du livre de Céline Minard, autre génie absolu qui me froisse d'émotion comme une étoile

et Umberto Eco qui définit le Moyen Age par la manière dont le Beato de Liébana (comme les autres, Girone...) passe d'un sujet à l'autre et communique par l'intermède du jeu de confusions

les mouches, elles doivent exister ou elles ne doivent pas exister ? je comprends que personne ne veut un cafard chez soi, et moi non plus quitte vraiment à tordre beaucoup le clou, mais une mouche, comme son équivalent sacré, tragique, oraculaire, de l'araignée, la mouche c'est la philosophie, le bruit bizarre du raisonneur

la mouche elle st vivante, insolente, mais ça se mérite, c'est s'il y en avait une centaine que le truc serait une épidémie

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