dimanche 8 mai 2016

sur un des films de Roman Polansky

  1. Manuel
    La Vénus à la fourrure… c’était mon mot de passe sur internet avant le collapse. Et Polansky le premier metteur en scène et le premier juif dont m’a parlé mon père à mes trois ou quatre ans, quelque chose que je rencontrerai dans la vie. Le véritable testament de mon père à mon avis a été cette transmission précoce. Le masochisme donc, aussi. J’ai aimé le film, surtout sa dérision, son acidité qui donne un corollaire à ce qu’on avait appelé, pour la génération de mon père, son “humour juif”. 
    C’est pas par hasard qu’il aurait choisi de mettre en scène le roman comme un casting de théâtre ? Le choix des beautés, le jugement de Paris, la pomme est donnée à Vénus, mais pour Roman Polansky, Vénus est aussi épousse, tout comme pour Léopold Sacher Masoch la deuxième Wanda le sera. J’ai enfin trouvé aux puces la Confession de ma vie de Wanda, que j’adore. A mon avis, tout comme le “désir de théâtre” du Marquis de Sade dont fait état Roland Barthes, le désir de théâtre ou de cinéma, le projet, est caractéristique avec le contrat, invisible mais audible dans le film, de la sexualité déviante. Et toute la sexualité, depuis qu’elle est vraiment sexuelle est déviante par rapport à la Loi. Le contrat est un compromis entre l’ambition théâtrale et la censure, un compromis entre justice et injustice, entre des choses qui existent quoi qu’on fasse les unes contre les autres. Le film est simple. Le film est c’est qu’en pharmacopée on appelle “un simple”. Un concentré, une quintessence. Restent à dresser les films de la femme fatale, de la mégalomanie érotomane, de tant de choses qui nous tiennent et nous détruisent chemin faisant.

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