Voici un texte dont j'ignore l'auteur, puisque ma conviction que le nom affiché sur internet cache une personne différente mais que je crois reconnaître par l'extraordinaire bon-portant des idées. Il va sans dire que j'applaudis et me lève pour ponctuer mon copié / collé par un "Bravissimo" du fond de moi-même. Mais je me réserve un commentaire ne soit que pour m'approcher, enthousiaste, de la scène et faire tomber mon oeillet rouge ou ma rose (toutes les fleurs)
La société du spectacle, au sens de Debord, c'est, à l’inverse, l’exploitation mercantile de cette séparation, de cette injouissance : c’est bien sûr l’exploitation de la force de travail — ce qui est classique de tout système de domination depuis la disparition des chasseurs-cueilleurs — mais c’est surtout l’exploitation de la mine de l’or noir des souffrances refoulées, inconscientes, et le gavage consumériste de cette nouvelle variété d’oies (ce que j’ai appelé l’injouissant moderne) qui ne voient pas qu’elles ne sont si bien gavées que pour étouffer chez elles toute possibilité de rencontrer la vie —, et, aussi, pour satisfaire les pulsions brutales des morts-vivants qui les élèvent, pulsions de destruction qui coulent de la même source : l’injouissance poétique, amoureuse, mystique.
La Folie, la séparation, la névrose, l’injouissance : ce sont différentes façons de nommer la même chose, — ou presque.
Notre tentative poético-philosophique de proposer à nos contemporains d'abandonner une sexualité masturbatoire — non pas sentimentale mais revancharde (Sartre écrivant : je ne suis pas un coïteur, je suis un masturbateur) — pour une génitalité transcendantale, extatique, mystique, poétique et sentimentale, a échoué : les esprits forts et les autres, s'ils en ont entendu parler, il y a dix ou quinze ans, se sont plutôt laissé pousser la barbe, façon hipster (et pourquoi pas) : comme quoi, esprits forts ou pas, c'est toujours la puissance coercitive du troupeau qui domine. On peut dire aussi qu'elle est apparue sur la scène du monde au plus mauvais moment : au début de ce siècle, alors que s'offrait à la multitude (avec le développement d'Internet) l'opportunité d’explorer, comme jamais peut-être auparavant dans l'Histoire, les pulsions destructrices et auto-destructrices de la pré-génitalité. Enfin, plus généralement, cet échec est dû au simple fait que, dans ce domaine, on ne choisit pas : l'existence (passée et présente) détermine l'inconscient — et la « conscience », aussi.
Donc, toutes nos œuvres poétiques, littéraires, philosophiques sensualistes précédentes sont à réserver aux happy few — à celles et ceux qui connaissent déjà ce dont elles parlent.
…
Je pense que cette étude des causes de la gynophobie — si visible dans la sexualité pornographisée de nos contemporains où se côtoient des femmes et des hommes qui paraissent ne pas avoir la moindre idée de l’amour, soit qu’ils demeurent à ce degré zéro, qu’illustrent les humoristes, de la rencontre et de l’abandon à la puissance extatique de la vie jouissant, soit qu’ils raffinent cette impuissance orgastique en la scénarisant, en distribuant les rôles et en feignant d’aimer ce qu’ils subissent, leur névrose (et je ne minimise pas les fièvres du masochisme ou du sadisme en actes) —, je pense que cette étude des causes de la gynophobie, disais-je, ramènera nécessairement aux problèmes que traitent nos recherches sur l'amour et le merveilleux : c’est-à-dire à l’origine, dans l’histoire tant individuelle que collective, des pulsions destructrices et auto-destructrices chez les femmes et chez les hommes, et, de là, à leur dépassement dans l'amour contemplatif — galant.
Pour le moment, une génération ou deux, sacrifiées et enfumées par le Spectacle depuis un demi siècle, passent, avec leurs illusions, et s'aperçoivent peut-être qu'on s'est joué d'elles : elles ont pris pour modèle ou pour référence des êtres sortis de la pop-culture (romans, bandes dessinées, cinéma, télévision, internet etc.), en oubliant une culture plus raffinée, qu'elles ne connaissent pas et qui ne les a pas influencées. D’où l’importance des recherches savantes, comme celles que mène Madame Ganofsky — qui nous a fait, par parenthèse, une réponse charmante —, qui sauvent de l’oubli des formes de relations entre les femmes et les hommes, qui sont déjà inimaginables pour les jeunes générations, — avec ou sans gilet jaune.
…fin de citation
Notre texte résume un moment, il rend un bon diagnostique, mais il est nécéssaire de comprendre que la résolution demande la contemplation, et que dans une âge du lynchage, de l'hygiène, on interrompt mécaniquement la masturbation pour s'attaquer à la contemplation et on empêche la contemplation (proprement coïtale ) par l'interruption qui vient opérer ce qui reste en nous mêmes du ressort hygiéniste, restons là
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